Garde : «Les admirer à la TV»
C'est bien connu, Jean-Michel Aulas veut voir Lyon disputer la finale de la Ligue des champions 2006 au Stade de France. A l'heure actuelle, il mesure combien il sera difficile pour l'OL de sortir de sa poule. «On va entrer dans la compétition contre le Real Madrid la tête haute, avec l'envie qui est la nôtre depuis cinq ans, a-t-il commenté à l'issue du tirage au sort, jeudi. C'est un groupe terrible ! On va essayer de ne pas être ridicules... Mais je ne crois pas que le Real soit ravi de débuter à Lyon. Il n'y a pas de bons ou de mauvais tirages, il n'y a que de bons ou de mauvais résultats.»
Rémi Garde, entraîneur-adjoint, ne panique pas d'avance à l'idée de voir Zidane et compagnie débarquer à Gerland. «Il faut les respecter, les admirer à la télévision mais lorsqu'on les affronte, il faut avoir l'envie de les battre. Leur expérience de la Coupe d'Europe est sans doute supérieure à la nôtre mais nous nous appuierons sur les rencontres que nous avons pu jouer en Ligue des champions face au Bayern Munich, Arsenal ou Manchester United.» Sur l'Olympiakos et Rosenborg, qu'un bon Lyon doit pouvoir éliminer, Rémi Garde se prononce avec mesure. «Ce sont des clubs habitués à la Ligue des champions contrairement aux autres équipes. La qualification est loin d'être une formalité».
A Lille, entraîneur et président ne tiennent pas le même discours. «Le président trouve que c'est un bon tirage, parce que cela va faire de beaux matches, indique Claude Puel. Moi, en tant qu'entraîneur, je trouve surtout qu'il est difficile. Manchester se dégage au-dessus du lot.» Pour son milieu Jean Makoun, c'est cependant une poule «largement abordable, il est clair que l'on peut espérer franchir ce premier tour». L'objectif des dirigeants est de parvenir à «organiser de grandes fêtes au Stade de France», selon les termes du manager Xavier Thuilot. Le Stadium Nord de Villeneuve d'Ascq étant en travaux, le LOSC doit maintenant motiver 80 000 spectateurs pour suivre sa deuxième aventure européenne.
Nul doute en revanche qu'Anfield sera plein jusqu'à la gueule et aussi bruyant qu'en mai dernier pour les retrouvailles avec Chelsea. «J'avais la certitude que nous allions jouer contre Chelsea, avance Steven Gerrard, capitaine de Liverpool, élu meilleur joueur du tournoi 2004-2005. J'avais juste ce pressentiment. Le match à Anfield contre Chelsea la saison passée était un moment très spécial et je suis sûr que ce sera encore le cas cette fois-ci». Côté londonien, José Mourinho ne s'y trompe pas. «C'est un groupe très dangereux pour nous. Pas à cause de Liverpool, mais parce qu'en troisième et quatrième positions il y avait des équipes plus petites, mais nous avons eu Anderlecht et le Betis. Anderlecht a une grande histoire en Europe et une grande expérience de la Ligue des champions. Le Betis fait ses débuts, mais ils sont très forts, l'une des meilleures équipes en Espagne».
Quant au Bayern, il n'a pas été refroidi par ses deux défaites contre la Juventus l'an passé à l'heure des retrouvailles. «Super, c'est un groupe qui me plaît», s'emballe Oliver Kahn. Le président Karl-Heinz Rummeniegge décrypte : «Quand le Bayern est concentré, sa qualité prévaut : atteindre les huitièmes de finale devrait être possible. Et les rencontres contre le Rapid Vienne vont donner un nouvel élan à la rivalité germano-autrichienne.» La Juventus aura du répondant, prévient Roberto Bettega, vice-président. «Entre le titre national et la Ligue des champions, je crois que nos tifosi choisiraient la C1». Réponses à ces cogitations à partir du 13 septembre. Le tirage au sort de la Coupe de l'UEFA a lieu à 13 heures à Monaco. Auxerre, Lens, Marseille et Monaco seront tête de série. Pas Rennes ni Strasbourg.